Cette histoire d’invitation semble contribuer à réduire la crédibilité de l’Etat et surtout du FFKM dont la légitimité à conduire le processus fait déjà l’objet de critiques. Pour rappel, ce Conseil a été mandaté par la Présidence de la Refondation pour conduire les concertations. Le pouvoir met en avant sa capacité à dialoguer avec tous les acteurs et à dépasser les clivages. Cependant, les jeunes qui ont manifesté au mois de septembre et d’octobre contestent la légitimité d’une organisation religieuse dans un processus de refondation de l’Etat, rappelant le principe de laïcité. Ils estiment en outre que le FFKM manque d’indépendance ou serait influencé par des personnalités liées à l’ancien Chef d’Etat.
De nombreuses absences
Ce manque de légitimité du FFKM est peut-être une explication aux nombreuses absences hier. Plusieurs sièges ont été vides au Centre de conférence international d’Ivato pour le lancement officiel du processus de concertation nationale qui a pris la forme d’un culte œcuménique. Le plus marquant est l’absence des anciens Présidents. Mais aussi l’absence du Président de la Refondation de la République et le Premier ministre.
Une organisation interne de l’Exécutif est évoquée officiellement pour expliquer ce retrait des deux têtes de l’Exécutif, afin de mettre en avant le ministère d’Etat chargé de la Refondation. Une justification jugée peu convaincante par plusieurs observateurs qui rappellent l’importance stratégique du sujet. "Si le sujet de la concertation nationale concernait la JIRAMA par exemple, laisserait-on le ministre de l’Energie seul sur le devant de la scène, sachant qu'il s'agit d'un sujet d'importance nationale? Je ne crois pas", soutient un analyste de la vie publique. L’absence de représentants de nombreux membres d’institutions soulève aussi des interrogations. Boycott ou simple non-invitation, la question se pose.
En revanche, l’on a noté la participation d’acteurs politiques, des organisations de la société civile, des diplomates et des partenaires techniques et financiers. Une poignée de figure des manifestations des mouvements de septembre et octobre ont été aperçues sur place. Des organisations de la société civile ont profité de l’événement pour réclamer l’élaboration d’une charte de la Transition avant toute poursuite des discussions.
En tout cas, de nombreuses questions restent en suspens quant à la suite du processus. Le Gouvernement prévoit des consultations partant des Fokontany, remontant ensuite au niveau régional puis national. Quid du financement. Les autorités ont en effet dit ces dernières semaines que les caisses de l’Etat sont vides.
La Rédaction








